Fantastique, Young Adult, Urban fantasy, fantasy contemporaine et romance paranormale: c’est quoi la différence ? Bit Lit, Witch Lit, c’est quoi?
Les genres de l’imaginaire sont variés et souvent méconnus. Petit tour d’horizon non exhaustif de quelques genres littéraires populaires.
Commençons par la plus généraliste de ces étiquettes: le Young Adult, aussi connu par son petit nom, YA. (Prononcer « Ouailles è » pour faire plus classe.)
Ce n’est pas un genre à proprement parler, mais le type de lecteurs auxquels s’adressent ces romans. Généralement des jeunes de 13/14 ans à 20 et quelques années. On trouve de tout en YA: de la romance, des drames, des critiques sociales… La seule contrainte, c’est d’adapter le contenu au public, et donc d’éviter la pornographie ou le gore. Ce qui n’empêche pas les auteurs de YA de traiter de sujets lourds, comme la mort (Nos Étoiles Contraires) ou la violence raciale (The Hate U Give). Il y a du fantastique en YA comme ailleurs.
OK, mais ce fantastique, qu’est-ce que c’est? Dans sa définition standard, c’est le genre « noble » de l’imaginaire. Celui qu’on étudie pour le bac de français, avec Le Horla ou La Peau de Chagrin. On se souvient tous de la définition apprise par coeur: « l’intrusion du surnaturel dans un récit réaliste ». Le fantastique peut d’ailleurs se mêler à d’autres genres pour les pimenter, comme c’est le cas pour les thrillers fantastiques par exemple.
Depuis le 19e siècle, le fantastique s’est structuré en genres codifiés. En général, ces genres ne traitent pas de « l’intrusion » du surnaturel dans notre quotidien, mais des relations entre un monde magique bien installé dans le réel et les humains qui ignorent son existence.
La fantasy contemporaine se déroule dans notre monde, à notre époque. Mais avec un petit « plus. » C’est Harry Potter qui doit faire face à la maltraitante de sa famille d’accueil ET à la menace d’un sorcier maléfique. Ça reste un genre assez « accueillant », dans lequel on peut classer aussi l’urban fantasy ou la romance paranormale.
La romance paranormale (PNR pour les intimes): tout est dans le nom, ou presque. Les règles du surnaturel viennent encore compliquer une intrigue romantique forcément difficile à la base. (Si la relation n’a pas de problème, on n’écrit pas un roman mais un faire-part.)
L’urban fantasy (c’est mon chouchou ^^): généralement située dans notre monde contemporain, l’urban fantasy fait de la ville un personnage à part entière. Souvent inspirée du roman noir, elle remplace le détective privé par un sorcier ou une créature surnaturelle qui évolue dans différentes couches des sociétés humaines et magiques. Et parce qu’on est au 21e siècle, ce héros est généralement une héroïne au caractère bien trempé. C’est mon genre de prédilection. Parce que je préfère utiliser des métaphores pour traiter des facettes trop dures de la réalité, parce que tout va toujours mieux avec une bonne dose de magie pour régler — ou compliquer — les problèmes du quotidien… Et je vous ai parlé des héroïnes au caractère bien trempé?
L’urban fantasy, c’est le fantastique remis au goût du jour, le roman noir éclairé par la magie, le fantastique qui suinte entre les pavés. C’est l’impression qu’il n’est pas besoin de partir loin pour s’évader, et qu’il y a autre chose à découvrir sous nos vies en apparence mornes.
Et la bit-lit? Elle tient un peu de la fantasy contemporaine (pour le cadre général et les créatures surnaturelles), un peu de l’urban fantasy (pour les héroïnes fortes) et un peu de la romance paranormale (pour les intrigues sentimentales). C’est un terme popularisé en France par l’éditeur Bragelonne, qui l’a même déposé en tant que marque.
Et parce qu’il n’y a pas que les hommes à crocs dans la vie, ces dernières années ont vu l’émergence d’un autre label: la witch-lit: là notre héroïne est une sorcière. La sorcière, c’est l’archétype de la femme indépendante et savante, celle qui ne se définit pas par rapport à un homme, celle qui ne se soumet pas, et qui par son savoir est à même de manipuler les forces de l’univers. Autant dire que les sorcières sont les femmes dont notre époque a besoin, et qu’il est fort à parier que ce genre littéraire a de beaux jours devant lui.